cartouche sacré coeur

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dimanche 3 mai 2015

Jean et Théohile où l’Amour de la Vérité


L’après-midi était ensoleillé en ce mois de mai 1880. Jean était assis devant son bureau. Le plumier attendait patiemment à côté de quelques feuilles de papier. Une bougie usagée, allumée la veille au soir, veillait sur le rebord du meuble. Jean lisait paisiblement la lettre que Théophile lui avait envoyée. Une sérénité régnait dans l’atmosphère. Les champs à perte de vue, le souffle délicat du vent, le ciel dégagé, donnaient un charme certain au monastère. À cette époque, on vivait au rythme des saisons. Dès que la nuit tombait, on pensait à se reposer ou à prier. Les véhicules de l’époque, tractés par des animaux, était un rempart contre la précipitation. La vitesse était perçue comme une source d’erreur, un danger comportemental. C’est pourquoi on la comparait souvent à une pluie torrentielle qui détruit les récoltes, sans nourrir le sol. Le bien vivre était encore une constante de l’époque bien que le progrès commençait déjà son sournois travail de sape. 



Jean était frère de l’ordre bénédictin. Théophile, quant à lui, était un ancien officier, mis à la retraite suite à de sérieuses blessures de guerre. Il avait découvert la foi sur le champ de bataille. Il s’interrogeait, depuis, sur les questions religieuses afin de donner un sens à sa vie. Il avait choisi Jean comme père spirituel car il trouvait ce frère inspiré, humble et véritablement aimant en plus d’être un cousin éloigné de la famille.

Jean fixait le magnifique crucifix accroché, en face du bureau, sur le mur blanc. Jésus-Christ levait les yeux au ciel comme s’il disait « Père, pourquoi m’as-tu abandonné ». En un instant, on pouvait ressentir sa détresse, son amour pour Dieu et les hommes. Son corps d’un blanc immaculé était taillé dans une pierre d’excellente qualité et reposait sur un socle, finement taillé, de bois vernis. Jésus-Christ illuminait la pièce et permettait de se souvenir, en permanence, de Sa divine présence invisible parmi les hommes.

Jean saisit sa plume pour commencer à répondre à son fils spirituel.

« Cher Théophile,

Je te remercie, mon fils, pour la confiance que tu me donnes. Ta souffrance découle du traumatisme engendré par les combats que tu as menés contre l’armée prussienne, il y a de cela quelques années déjà. Nous ne sommes pas égaux face à ces tragiques événements. La Providence a choisi de conduire tes troupes à la défaite et tu ne dois pas te morfondre pour cela. Si Dieu a choisi de te conduire vers la souffrance c’est pour que tu aides Son Fils à porter la Croix. Trouve la joie dans l’humilité. Cherche la vertu, lis les saints ouvrages pour que la paix emplisse ton âme. Veille à la prière, à la méditation, à la confession et à cueillir la sainte Eucharistie à genou afin de faire la joie parfaite de notre Sauveur. Une âme épurée œuvre autant pour le bien céleste que temporel.

Les guerres, inhérentes à une humanité qui n’a pas encore découvert la perfection de la Charité, annoncent une ère de grands chamboulements. Si, autrefois, il régnait une grande paix sur la France, c’est par la grâce de ces rois successifs qui veillaient, en tant que Lieutenant du Christ, à l’état de pureté des âmes. Tu dois, plus que jamais, prendre conscience, cher Théophile, que le péché est la cause de toutes les souffrances endurées par l’humanité. L’homme est capable du pire comme du meilleur. L’être humain est naturellement enclin au mal. C’est pourquoi notre Seigneur Jésus-Christ nous demande de chercher la voie étroite de la Charité. Accepter les humiliations et les brimades, refuser les grossièretés, être obéissant pour consacrer notre esprit à l’amour de Dieu, tendre à la chasteté pour consacrer la pureté du corps à Son amour, et chercher la pauvreté pour consacrer nos biens à cette même 

perfection, mènent à la parfaite Charité.
Le jour, et je le sens proche, où les hommes se détourneront de la vertu, le monde s’assombrira car la civilisation deviendra


La suite, source  :

https://saintmichelarchange.wordpress.com/2015/04/25/jean-et-theohile-ou-l-amour-de-la-verite/ 


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